La séparation n’est pas neutre, ni pour le nourrisson, ni pour les parents. Mais même dans les milieux attentifs, lorsqu’on dit “séparation d’avec le nourrisson/d’avec la mère”, on a tendance à penser à une hospitalisation en soins intensifs en néonatologie, au risque de placement, ou peut-être à l’hospitalisation de la mère du fait d’une dépression.
En contraste avec ces situations dramatiques, pensons à un nouveau-né en parfaite santé, bénéficiant de l’allaitement maternel et entouré par des parents attentifs. Il est posé paisiblement dans son lit après la tétée, dans sa chambre arrangée avec soin pour lui. Il s’endort. N’est-ce pas la situation de réussite idéale pour les jeunes parents ? Or, la recherche nous indique justement que même cette séparation physique n’est pas neutre : ni pour le nourrisson, ni pour le parent.
Aujourd’hui, nous accordons une importance considérable aux mouvements psychiques parentaux : nous traçons l’émergence de l’enfant imaginaire. Nous voyons les futures mères en consultation ante-conceptionnelle pour préparer certaines grossesses. Nous portons attention aux soutiens familiaux, aux professionnels d’appui autour de chaque femme enceinte. Nous travaillons dans les espaces interpersonnels. Se peut-il néanmoins que nous négligions l’espace interpersonnel primaire entre la mère et le nourrisson : le contact physique prolongé, le peau-à-peau ?
Le peau-à-peau est recommandé pour les nouveau-nés prématurés, si possible 24h sur 24h par l’OMS. Plusieurs années après, les études peuvent en détecter les effets bénéfiques sur le développement de l’enfant, même quand cette proximité n’a pu être proposée que 6h sur 24h. Se peut-il que nous privions les bébés nés à terme et en bonne santé d’un apport décisif sur leur développement affectif et physique ? Se peut-il que nous fragilisions les mères psychiquement par cette distance physique ? Quelles sont les données des recherches, fondées entre autres sur la théorie de l’attachement, qui peuvent nous éclairer sur cette question ? Que savons-nous précisément ? Que reste-t-il encore à découvrir ?
Dr Henrik Norholt, PhD
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De formation initiale, Henrik Norholt est docteur en agriculture biologique. Au début de sa carrière, il s’est préoccupé du terreau idéal où pousseraient les cultures. Frappé par le cercle vicieux : sols malmenés – plantes affaiblies proies aux insectes – pesticides, il a retenu l’importance des fondations et des équilibres biologiques.
Il y a 15 ans, à travers des hasards heureux et un engagement personnel passionné, Henrik Norholt s’est trouvé dans le monde du portage du nourrisson. Aujourd’hui, il est le responsable scientifique chez Ergobaby, une des entreprises majeures dans le domaine du portage, au niveau mondial. En contact avec un tissu international de chercheurs de premier plan et de praticiens (psychologues, pédiatres, obstétriciens, sages-femmes, puéricultrices, spécialistes d’allaitement maternel, entre autres), Henrik Norholt s’est consacré à comprendre les effets du contact physique prolongé parent-nourrisson dont les répercussions sont décelables au niveau de l’attachement, la santé physique et psychique du nourrisson – mais également la santé physique et psychique des parents. |
Accueil dès 8h30. La formation commencera à 9h précises
Dr méd. Oguz Omay
4 crédits SSPP
70 .-
Service de la formation
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